Entre 1824 et 1826, une première tentative se solde par un échec ; la structure métallique, avant même d’être achevée, présente des vices de forme. Le projet renaît de ses cendres en 1893 pour résoudre des problèmes de circulation dans Paris. Mais c’est l’Exposition universelle de 1900 qui sera son véritable propulseur. Celle-ci couvre tout un espace aménagé entre la Concorde et les Champs Elysées, prêt à accueillir de nombreux visiteurs.
Le pont doit obéir à plusieurs impératifs. Tout d’abord, le décret du 5 octobre 1896 qui scelle l’alliance franco-russe : « le pont qui doit être établi en face des Invalides prendra le nom d’Alexandre III », tsar décédé 2 ans auparavant. Son fils Nicolas II viendra en visite officielle poser la première pierre de l’édifice devant de nombreux parisiens et français venus de toutes les provinces pour honorer le tsar. La seconde exigence respecte l’environnement et tient compte du trafic fluvial. La perspective des Invalides vues des Champs-Elysées doit demeurer libre. Enfin il va falloir renforcer les berges car ce pont se distingue par sa longueur impressionnante pour une faible hauteur.

Au centre du pont, les clefs de voûte sont ornées de nymphes en cuivre martelé. Génies des eaux, poissons et coquillages se partagent la base des piliers. L’ensemble est illuminé par 32 magnifiques candélabres. Le pont est un chef-d’œuvre artistique autant qu’une prouesse physique et matérielle du génie civil.
Rénové à la fin du 20e siècle, les sculptures sont redorées et de nouveau en harmonie avec le dôme des Invalides. Très représentatif de l’art décoratif de la IIIe République, l’édifice imposant s’ouvre à votre regard au bout de l’avenue Winston-Churchill, tracée à l’époque, pour l’Exposition universelle. Vraiment splendide !

